Tout cela doit être repensé. Le XXème siècle a produit l’économie de production et de consommation de masse en marginalisant les productions locales et leur savoir faire, comme l’artisanat relégué aujourd’hui majoritairement au rôle de prestataire de services .

Ce travail de masse et le développement des technologies et des gains de productivité génèrent de plus en plus de production avec de moins en moins d’emplois …

Ce mode d’organisation à base de salariat n’est-il pas déjà en train de péricliter ? 

Avec près de 5 000 000 de personnes en France sans emploi ou en emploi précaire, 

de plus en plus de personnes pensent différemment et n’attendent plus une offre salariale de l’économie et des administrations.

Depuis 2009 la moitié des entreprises créées est le fait d’auto-entrepreneurs.

Par le constat que l’on peut faire du faible développement, voir de la précarité de ces nouvelles petites entreprises, on peut en conclure que ce statut ne favorise par l’indépendance et la créativité, mais entérine plutôt la flexibilité et la dépendance de l’entrepreneur…

Pourtant, de plus en plus de personnes souhaitent travailler ou travaillent déjà à leur compte, et retrouvent l’esprit d’entreprendre sous la forme d’un nouvel artisanat. 

Une nouvelle forme de production voit le jour ...

L’artisan d’aujourd’hui doit associer un savoir-faire et un outil (l’ordinateur) pour partager avec son réseau et non plus son village…

Ces nouveaux artisans « numériques » peuvent aujourd’hui profiter de leur indépendance sans se « précariser ». 

Sans bureau d’étude, sans laboratoire de recherche, ils peuvent être les nouveaux créateurs de la valeur économique.

Leurs forces : leur créativité, leur innovation et leur production collaborative.

Un vrai travail d’artisan bien fait matériellement, socialement et écologiquement. 

Cet artisanat d’aujourd’hui ancré sur un territoire mais échangeant sur un « marché » en réseau, en ciblant des activités de niche une plus value et un savoir faire particulier.

La flexibilité va se généraliser, mais pas comme l’entendent les tenants de l’économie libérale. 

Le télétravail ou les espaces de co- working engendreront de nouvelles formes de sociabilité et de pratiques collaboratives.

Un monde du travail ou la coopération prendra le pas sur la complétion et le temps choisi sur le temps contraint …

Christophe Boudet

Artisan - formateur sur la prévention des déchets.